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TRIBUNE

Assistants parlementaires : il nous faut un meilleur cadre juridique pour mettre fin aux abus

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Faute d’une reconnaissance légale de leur statut, des milliers de collaborateurs d’élus sont contraints de travailler dans une totale insécurité sociale et juridique, ce qui permet beaucoup de dérives, dénonce l’ancien conseiller spécial du maire de Grenoble, Enzo Lesourt.
En 2023, les assistants parlementaires en grève sont rassemblés devant l'Assemblée nationale à Paris pour dénoncer leur conditions de travail. (Amaury Cornu/Hans Lucas. AFP)
par Enzo Lesourt, ancien conseiller spécial du maire de Grenoble
publié le 2 octobre 2024 à 7h26

Le procès des assistants du Rassemblement national au Parlement européen peut être une opportunité pour faire progresser notre démocratie. Le parti de Marine Le Pen est jugé pour avoir détourné de l’argent public européen, en payant, selon les actes d’accusations, des travailleurs de son parti comme assistants parlementaires. De tels abus ont déjà été constatés dans le parti du MoDem, dont cinq anciens eurodéputés ont été condamnés en février dernier à des peines de prison avec sursis pour détournement d’argent public. Comme le rappelle l’affaire des emplois fictifs de la famille Fillon, pour ne citer qu’elle, la France est particulièrement concernée par ces irrégularités : nombreux sont les élus accusés de harcèlement moral, de travail dissimulé, etc. Ces méfaits prospèrent entre autres à cause d’un flou juridique grave, qui doit être levé : il n’existe pas de cadre légal clair qui encadre les tâches, les missions et les conditions de travail d’un salarié politique.

Cette ambiguïté ronge notre vie publique, et part d’un principe : la politique ne devant pas devenir un métier, la loi re