Les aventures du plus célèbre des Gaulois moustachus n’en finissent pas de conquérir de nouveaux publics : la série animée, Astérix et Obélix : le combat des chefs, réalisée par Alain Chabat pour Netflix, a déjà été vue par dix millions de personnes à travers le monde, de la Corée à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis. Derrière le plaisir toujours renouvelé de voir les «irréductibles» gavés de potion magique taper sur des Romains, la série propose une vision au vitriol de la romanisation des Gaules, qui en dit long tant sur les évolutions du genre péplum que sur l’enracinement profond de certains fantasmes historiques.
A lire aussi
Adaptant un album publié en 1966, la série d’Alain Chabat se centre sur le «combat des chefs» qui oppose un Abraracourcix démuni par l’absence de potion magique à Aplusbégalix, un brutal chef gaulois fier d’être passé du côté des Romains. Si la bande dessinée en faisait un personnage négatif, méprisable dans son adoration aveugle de Rome, la série va nettement plus loin dans la critique de la romanisation qu’il incarne. Quand Aplusbégalix se présente en fier «gallo-romain» au village des Gaulois, Astérix commente ainsi d’un très audible «collabo» qui tire la scène vers un imaginaire de la Seconde Guerre mondiale. Cela n’a rien d’un contresens : les héros inventés par Uderzo et par Goscinny en 1959 sont l’incarnation d’une «France résistante» mythifiée et idéalisée, contre un empire romain totalitaire et dominateur.
De 1966 à 2025, une lecture actualisée
En prolongeant et en