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Libération
TRIBUNE

Attaquer les opérateurs culturels, c’est favoriser l’hégémonie du mainstream

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Afin de réduire la dépense publique et la bureaucratie, des députés RN, puis le Premier ministre ont remis en question l’utilité de certains établissements publics. Or brider l’action du Centre national de la musique, s’alarme son président-fondateur, Jean-Philippe Thiellay, ce serait condamner à une mort certaine la diversité de la vie musicale française.
Taylor Swift sur la scène du Groupama Stadium lors de sa tournée «The Eras», à Décines-Charpieu (Rhône), le 2 juin 2024. (Jeff Pachoud /AFP)
par Jean-Philippe Thiellay, président fondateur du Centre national de la musique
publié le 23 janvier 2025 à 13h09

Alors que le gouvernement cherche à résoudre l’impossible équation des équilibres budgétaires et politiques, un nouveau mantra fait florès depuis quelque temps : questionner l’utilité des «1 000 agences» [expression employée par le Premier ministre dans son discours de politique générale, ndlr] et autres opérateurs de l’Etat, tels que l’Observatoire de la biodiversité, l’Ademe ou le CNRS. Une martingale pour réduire la dépense publique, supprimer des postes de fonctionnaires et débureaucratiser le pays.

Dans le domaine culturel, le Rassemblement national a avancé cette idée bien avant les autres. Dans le cadre de la discussion sur le projet de loi de Finances 2025, à l’automne dernier, les députés RN avaient déposé plusieurs amendements dont l’objectif affiché était de brider l’action de certains établissements publics, dont le Centre national de la musique (CNM), avant de les réinternaliser au ministère de la Culture.

Derrière ce sujet technique se cachent rien moins que la disparition de la politique publique en faveur de la musique