La nuit, j’ai rêvé qu’une bande d’intrépides activistes s’introduisait dans un hypermarché et taguait des Van Gogh, des Vermeer et des Monet dans les rayons d’épiceries bien achalandés pour protester contre le matérialisme et l’industrialisation qui détruisent la Terre. Mais je me suis réveillé et j’ai compris que dans la réalité d’aujourd’hui, c’était en fait l’inverse : les usines, les fabricants d’armes et l’exploitation forestière ont depuis longtemps cessé d’être les ennemis de ceux qui veulent sauver la planète. La véritable menace pour notre avenir, comme nous l’avons encore vu cette semaine, est en fait l’art. Et seule une guerre acharnée contre les œuvres des grands maîtres peut sauver notre planète de la destruction.
Tribune
Il est intéressant de voir comment un commentaire désinvolte extrait d’un cas de divorce compliqué d’une célébrité ou un tweet antisémite d’un rappeur azimuté peut susciter des réactions véhémentes dans tous les milieux, alors qu’une série d’attaques contre les chefs-d’œuvre de notre culture passe sous les radars. On parle d’art vandalisé en marge de l’actualité comme s’il s’agissait de la naissance d’un panda au zoo de Londres. Les mêmes présentateurs de journal télévisé qui mettent un point d’honneur à monter sur leurs grands chevaux chaque fois qu’il y a une attaque – réelle ou symbolique – contre une église, une synagogue, une institution gouvernementale ou un drapeau, semblent indifférents et même amusés lorsque de telles attaques sont lancées cont