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TRIBUNE

Au-delà du conflit gauche caviar contre supérette, les «people» devraient se mobiliser contre la malbouffe à Paris

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Et si la révolte des stars du VIe arrondissement contre l’installation d’un Carrefour City pouvait s’étendre à l’interdiction des McDonald’s, s’interroge la professeure associée à l’université du Québec, Julia Csergo.
Contre l'installation d'un Carrefour City dans le quartier Vavin-Bréa, une pétition rassemble plus de 3 000 signatures. (Fiora Garenzi/Hans Lucas. AFP)
par Julia Csergo, professeure associée en patrimoine urbain à l’université du Québec à Montréal
publié le 21 juillet 2025 à 20h00

Une fronde des habitants du quartier huppé Vavin-Bréa (VIe arrondissement) défraye la chronique. Avant d’incarner pour certains la défense des privilèges d’une gauche caviar hors sol, elle concernait la nouvelle destination du commerce qui occupe le rez-de-chaussée d’un charmant immeuble d’ateliers d’artistes, typique de l’architecture parisienne du milieu du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, le local avait été occupé par Lefebvre-Foinet, le fameux fabricant et marchand de toiles, de couleurs et de pigments, qui approvisionnait les peintres de l’Ecole de Paris, comme Picasso, Modigliani ou Soutine. Durant la dernière guerre, les caves de ce centre névralgique de la vie artistique de l’entre-deux-guerres avaient aussi caché d’importants tableaux ainsi sauvés des spoliations nazies.

Il y a près de trente ans, alors que les héritiers Lefebvre & Foinet avaient mis l’immeuble en vente, la mobilisation des habitants du quartier dans l’association desquels j’avais moi-même alors œuvré, avait préservé ce lieu de mémoire de l’installation d’un McDonald’s – et de ses nuisances. Cette foi