Roland Berthilier, président de la MGEN, la grande mutuelle santé des personnels de l’éducation national, s’émeut que «l’Etat mette à mal l’essence du mutualisme» en prétendant soumettre la protection sociale complémentaire des fonctionnaires aux mêmes règles que celles qui prévalent, depuis plusieurs années, pour la protection sociale complémentaire santé des salariés du secteur privé.
Cela mériterait un grand débat national sur ce qu’est (qu’était ?) le mutualisme… mais ce débat n’aura pas lieu. Car la MGEN qui dirigeait de fait la Mutualité française depuis René Teulade (avant qu’il ne devienne ministre de Mitterrand) a laissé faire l’Etat (de gauche comme de droite) dans tout ce que déplore aujourd’hui son président (juste avant de prendre sa retraite). Elle a concouru comme nulle autre à réduire à zéro sa capacité d’action et de réalisation populaire et démocratique.
Les principes mutualistes liquidés
Ceci en croyant que les mutuelles de fonctionnaires ne seraient jamais touchées par les mesures liquidant les principes mutualistes pour le reste de la population française !
Non seulement elle a ainsi enrayé les luttes des autres mutuelles mais c’est René Teulade qui a demandé (pas seulement accepté !) la mise en concurrence légale de la mutualité avec le secteur des assurances. Qui a fait entrer la mutualité dans les directives assuran