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TRIBUNE

Au-delà du requiem mutualiste

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Après la publication de la tribune de l’actuel président de la MGEN, Roland Berthilier, l’ex-dirigeant de la Fédération des mutuelles de France appelle à un réaménagement de tout le système de protection du vivant compte tenu des nécessités environnementales et sociales.
Le siège de la Mutuelle générale de l'Education nationale (MGEN) à Paris. (Christophe Morin/IP3)
par Daniel Le Scornet, Ancien président de la Fédération des mutuelles de France, Initiateur de la CMU
publié le 5 juillet 2021 à 19h48

Roland Berthilier, président de la MGEN, la grande mutuelle santé des personnels de l’éducation national, s’émeut que «l’Etat mette à mal l’essence du mutualisme» en prétendant soumettre la protection sociale complémentaire des fonctionnaires aux mêmes règles que celles qui prévalent, depuis plusieurs années, pour la protection sociale complémentaire santé des salariés du secteur privé.

Cela mériterait un grand débat national sur ce qu’est (qu’était ?) le mutualisme… mais ce débat n’aura pas lieu. Car la MGEN qui dirigeait de fait la Mutualité française depuis René Teulade (avant qu’il ne devienne ministre de Mitterrand) a laissé faire l’Etat (de gauche comme de droite) dans tout ce que déplore aujourd’hui son président (juste avant de prendre sa retraite). Elle a concouru comme nulle autre à réduire à zéro sa capacité d’action et de réalisation populaire et démocratique.

Les principes mutualistes liquidés

Ceci en croyant que les mutuelles de fonctionnaires ne seraient jamais touchées par les mesures liquidant les principes mutualistes pour le reste de la population française !

Non seulement elle a ainsi enrayé les luttes des autres mutuelles mais c’est René Teulade qui a demandé (pas seulement accepté !) la mise en concurrence légale de la mutualité avec le secteur des assurances. Qui a fait entrer la mutualité dans les directives assuran