La joie de voir la gauche arriver en tête à l’Assemblée nationale rend bien compliqué de raccrocher au placard les peurs et les espoirs anéantis dans des coins où on a tout perdu ; les seconds tours envolés dans quatre des cinq circonscriptions de l’Aisne, après que le RN et l’extrême droite y ont remporté plus de 50 % des voix au premier. Et l’impression de pédaler dans la semoule face aux candidats d’en face qui ne font rien, si ce n’est sourire pieusement entre Jordan et Marine.
Pour ne pas sombrer totalement, au milieu des confettis et des vivats de la gauche des métropoles, il faut qu’on puisse se raccrocher aux interstices de lumière qui, le temps d’une poignée de main, d’un regard ou d’un sourire, trahissent une hésitation, un changement, la conviction qu’avec plus de temps tout serait possible. Que la vague du RN pourrait être tarie, que nous aussi nous aurions des bruits de bouteilles de champagne qu’on débouche, qu’on remplirait nos sièges de campagne de centaines de militants et nos verres encore et encore.
Des lévitations dans la défaite
Car même dans une sourde défaite, il y a des lévitations, des arrêts sur image qui laissent poindre tendresse et apaisement à l’horizon. Vlan, tout s’arrête et on a envie de chialer d