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Libération
TRIBUNE

Au Liban, une sortie du coma ? par Sélim Nassib

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Conflit israélo-palestiniendossier
Avec Joseph Aoun et Nawaf Salam nommés au sommet de l’Etat, le pays se retrouve doté de deux dirigeants crédibles qui bénéficient d’un fort soutien populaire et international sur fond de cessez-le-feu, analyse l’écrivain. La suite dépendra de ce qu’Israël fera de sa victoire sur le Hezbollah.
Le nouveau Premier ministre libanais Nawaf Salam (à gauche) serre la main du nouveau président du pays Joseph Aoun (à droite) au palais présidentiel de Baabda, au sud de Beyrouth, au Liban, le 14 janvier 2025. (REUTERS)
par Sélim Nassib, Ecrivain, journaliste
publié le 17 janvier 2025 à 7h18
(mis à jour le 20 janvier 2025 à 14h33)

Même en rêve, les Libanais n’auraient pu imaginer qu’en l’espace de quelques jours ils auraient Joseph Aoun comme président et Nawaf Salam comme Premier ministre – deux hommes incarnant la résurrection inespérée d’une République libanaise moribonde.

Dans le discours d’investiture prononcé devant le Parlement quelques minutes après son élection, Joseph Aoun (sans lien de parenté avec son prédécesseur, Michel Aoun) avait annoncé la couleur. Etat de droit, justice, redressement économique, cohésion nationale, des mots longtemps vidés de leur sens soudain redevenus réels dans la bouche de l’ex-général en chef de l’armée. C’était la voix du Liban des origines, celle de l’indépendance, du pacte entre les différentes communautés du pays, de la promesse d’un Etat équitable pour tous.

Dans l’histoire, les choses n’ont jamais été aussi idylliques que cela, chrétiens maronites et musulmans sunnites ayant systématiquement marginalisé les musulmans chiites pour se partager l’essentiel du pouvoir. Mais bon. En se remettant sous l’étendard de la Nation juste et égale pour tous, l’homme qui apparaissait pour la première fois en costume c