A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.
Au printemps 1986, je reçus un coup de fil du cabinet de Robert Badinter, puis de Badinter lui-même, alors président du Conseil constitutionnel. Il souhaitait, me dit-il, poursuivre la réflexion de Michel Foucault (décédé en 1984) sur les prisons, que l’abolition de la peine de mort avait, logiquement, rendues centrales dans le système pénal. Les deux hommes se connaissaient et s’estimaient. Foucault disait de Badinter qu’il était le meilleur ministre de la Justice que nous ayons jamais eu ; lecteur de Surveiller et Punir. Naissance de la prison (Gallimard, 1975), Badinter partageait la réflexion critique du philosophe, mais, homme d’action publ