Le président Macky Sall vient de reporter, au 15 décembre, l’élection présidentielle qui devait se tenir au Sénégal le 25 février. Cette décision est inédite dans l’histoire constitutionnelle et politique du Sénégal indépendant depuis 1960. Jusqu’à présent, le Sénégal était considéré comme un îlot de stabilité et de démocratie dans une sous-région de l’Afrique de l’Ouest caractérisée par plusieurs coups d’Etat militaires ces dernières années (Mali, Burkina Faso, Niger, Gabon, Guinée). La démocratie sénégalaise a été éprouvée en 2012 quand Abdoulaye Wade souhaitait faire un troisième mandat. Il a finalement perdu les élections de 2012 et a accepté sa défaite.
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Le report de l’élection présidentielle est le dernier et le plus important coup porté à la démocratie sénégalaise. Les premiers signes de ce recul démocratique datent de 2016 quand Macky Sall a entamé son projet de modification de la Constitution pour un troisième mandat. Il s’est ensuivi une attaque sans précédent de l’opposition avec l’emprisonnement du principal opposant Ousmane Sonko et de ses partisans, la dissolution du Pastef (