N’avons-nous d’autre choix qu’entre la droitisation néo-maccarthyste et la racialisation de la vie collective ? Qu’entre ceux qui traquent l’islamo-gauchisme dans les universités et veulent dissoudre l’Unef, ou ceux qui organisent des réunions «en non-mixité raciale», comme a dit le syndicat SUD éducation, des réunions «non-mixtes racisées», «unisexes ou uniraces» dans les mots de l’Unef, – les uns comme les autres traitant l’autre camp de fasciste ou de raciste ? Une spirale inquiétante se déroule, dans laquelle il devient difficile de garder la tête froide, tant se multiplient les outrances qui détruisent le débat public au lieu de le construire. Et comme nous allons voir, la balle est dans le camp de l’Unef.
A chaque groupe son identité
De tout temps, des acteurs collectifs ont constitué des groupes, à un moment ou à un autre, sur la base d’une identité excluant des participants qui n’en relèveraient pas. Qui reprochera aux Alcooliques anonymes de se réunir pour partager «entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir», comme l’explique leur site ? Qui demandera aux Weight Watchers de supprimer les «ateliers où ensemble chacun va plus loin» dans l’objectif de perdre du poids ? A-t-on oublié l’appor