Le «moment électoral» approche. Pour beaucoup d’entre nous, il s’annonce plus désespérant encore qu’en de nombreuses occasions précédentes, et plus inquiétant par l’état de décomposition de notre système politique dont il va témoigner, sans qu’on en voie vraiment se dessiner la relève. L’absence d’enjeux d’alternance et d’alternative réels, la délégitimation d’un système «représentatif» qui précisément ne représente plus le corps des citoyens, la dérive très probable de l’électorat vers une droite de gestion ou de surenchère, la montée de contenus «populistes» abondamment médiatisés au détriment du débat sur les inégalités et les fractures de la société, encore aggravées par la pandémie, la cécité collective aux tendances et aux conflits meurtriers du monde environnant… Rien de tout cela n’incite à l’optimisme ou ne promet d’y voir un peu plus clair avant longtemps.
Mais une éclaircie peut se produire au milieu du brouillard. Rien de décisif, sans doute, mais quand même un peu de réconfort. Il suffit pour cela que quelques principes soient réaffirmés, fermement, sans emphase mais de façon audible.
Risque de l’impopularité
Je ne sais pas si je voterai pour la liste qu’emmène Audrey Pulvar aux prochaines régionales. C’est peu probable pour diverses raisons. Je n’en suis que plus à l’aise pour saluer les deux gestes qu’elle vient d’accomplir. Ils relèvent exactement de ce que, invoquant des exemples qui courent à travers l’histoire de cette institution politique nommée, à l’antique, la «démocratie», le p