Un trou, du vide, du rien. De l’informe. On peut le pénétrer sans raison. Parce que c’est comme ça, parce que ça ne se discute même pas. Parce qu’elles, elles n’attendent que cela. Ils parlent ainsi. Ils répètent les mêmes litanies. Et cela depuis le début. On croyait que, on pensait que, elle devait être libertine. Pas coupables, pas responsables. Peut-être pour qu’on les comprenne mieux, ils expliquent qu’ils ont profité d’une «occasion» : la mise à disposition sur un site internet d’une femme offerte par son mari et qui n’attendait que cela : se faire violer. Cela devait lui faire plaisir, à elle et à son mari, se sont-ils dit. Ce corps endormi, ce corps immobile, ce corps comme mort, ce corps poupée de chiffon qu’on pouvait manipuler comme on voulait, cela, ils n’en parlent pas, cela ne les a pas tant questionnés. Alors ils parlent de scénario conjugal, de mise en scène libertine. Elle le désirait sûrement. Elle faisait peut-être semblant. Et puis comme elle ne bougeait pas, on pouvait en faire ce qu’on voulait. Avoir des relations sexuelles avec quelqu’un qui est là physiquement, mais pas psy
TRIBUNE
Avec Gisèle Pelicot, prendre le chemin de la résistance collective et de la solidarité, par Laure Adler
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Procès des viols de Mazandossier
Gisèle Pelicot au palais de justice d'Avignon, le mercredi 23 octobre. (Christophe Simon/AFP)
par Laure Adler
publié le 23 octobre 2024 à 16h08
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