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TRIBUNE

Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente

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En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
Manifestation contre l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030 à Briançon (Hautes-Alpes), le 2 décembre. (Thibaut Durand /Abaca)
par Fiona Mille, présidente de l'ONG Mountain Wilderness France, à Grenoble
publié le 7 janvier 2024 à 15h09

Alors que la décennie 2020-2030 sera marquée par une très forte accélération des tensions climatiques, l’annonce de Jeux d’hiver en 2030 dans les Alpes sonne comme un total contresens qui risque de gravement plomber l’indispensable dynamique de changement pour nos montagnes. Nos modèles économiques, touristiques et culturels sont déjà sérieusement remis en cause. L’histoire de nos vies en montagne est forte et imprégnée d’innombrables transformations, parfois rapides. Savoir s’adapter a toujours été un sport très montagnard ! Dans ce contexte, les régions alpines seraient bien inspirées, avant d’engager des milliards, de consulter la population par l’intermédiaire d’un référendum.

Alors qu’il est déjà complexe d’envisager de nouvelles manières de vivre à l’année dans nos vallées et nos villages, la politique régionale choisit de concentrer ses moyens sur quinze jours de Jeux qui auront lieu dans six ans. Cette décision hallucinante est démotivante voire décourageante sur le terrain, parce que ces Jeux d’hiver 2030 vont mettre les Alpes en retard sur le chemin des indispensables transitions.

Créer une unité alpine

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