Dans le recueillement et la douleur, nous tentons depuis dix ans de surmonter les failles de nos sociétés et de répondre aux horreurs du terrorisme islamiste. Les terroristes de janvier 2015 sont morts, mais leur projet politique reste bien vivant : il s’agit de nous diviser et de détruire la France.
Quand, au milieu de la décennie précédente, Daech proclamait l’avènement de l’Etat islamique, le califat proclamait aussi son ambition civilisationnelle : diviser le monde en opposant musulmans et non-musulmans, en particulier les Occidentaux. Tout ce qui pouvait contribuer à polariser les sociétés, à les rendre aussi intolérantes que possible pour les musulmans était bienvenu, car cela nourrissait la cause jihadiste ici ou là-bas.
Le poison de la haine continue d’être distillé dans l’espace public
La radicalisation est toujours l’effet recherché par les terroristes : détruire la zone grise, les hésitants, les modérés, les gens de bonne volonté. Forcer chaque citoyen à prendre parti, à choisir un camp. Malheureusement, cette projection conflictuelle d’un monde à la Huntington, divisé en civilisations hostiles a fait beaucoup d’émules en dehors des islamistes : le poison de la haine continue d’être distillé dans l’espace public par toutes celles et ceux qui ont intérêt à la fin de la concorde nationale. Parmi eux se trouvent, en bonne place, l’extrême droite et les mouvements identitaires.
Ils sont nombreux à se cacher derrière un hypocrite amour du drapeau, une défense agressive des valeurs civilisationnelles et une définition tronquée de la l