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TRIBUNE

Avec leur rhétorique anti-musulmans, les réactionnaires renforcent l’islamisme

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Depuis les attentats qui ont meurtri la France il y a dix ans, on sait que les terroristes veulent polariser les sociétés occidentales. Les attaques racistes de la droite radicale contre le voile sapent le pacte républicain et nourrissent la cause jihadiste, analyse le député insoumis Rodrigo Arenas.
France's Minister of the Interior Bruno Retailleau attends a joint New Year greetings ceremony from the Alliance Police Nationale union and Unsa police union at the the Musée des Arts Forains in Paris, on January 8, 2025. (Photo by Dimitar DILKOFF / AFP) (Dimitar Dilkoff /AFP)
par Rodrigo Arenas, Député LFI de Paris
publié le 10 janvier 2025 à 16h15


Dans le recueillement et la douleur, nous tentons depuis dix ans de surmonter les failles de nos sociétés et de répondre aux horreurs du terrorisme islamiste. Les terroristes de janvier 2015 sont morts, mais leur projet politique reste bien vivant : il s’agit de nous diviser et de détruire la France.

Quand, au milieu de la décennie précédente, Daech proclamait l’avènement de l’Etat islamique, le califat proclamait aussi son ambition civilisationnelle : diviser le monde en opposant musulmans et non-musulmans, en particulier les Occidentaux. Tout ce qui pouvait contribuer à polariser les sociétés, à les rendre aussi intolérantes que possible pour les musulmans était bienvenu, car cela nourrissait la cause jihadiste ici ou là-bas.

Le poison de la haine continue d’être distillé dans l’espace public

La radicalisation est toujours l’effet recherché par les terroristes : détruire la zone grise, les hésitants, les modérés, les gens de bonne volonté. Forcer chaque citoyen à prendre parti, à choisir un camp. Malheureusement, cette projection conflictuelle d’un monde à la Huntington, divisé en civilisations hostiles a fait beaucoup d’émules en dehors des islamistes : le poison de la haine continue d’être distillé dans l’espace public par toutes celles et ceux qui ont intérêt à la fin de la concorde nationale. Parmi eux se trouvent, en bonne place, l’extrême droite et les mouvements identitaires.

Ils sont nombreux à se cacher derrière un hypocrite amour du drapeau, une défense agressive des valeurs civilisationnelles et une définition tronquée de la l