Le règne de Sheikh Hasina a été marqué par une sévère répression de la liberté d’expression. Le dernier classement mondial de la liberté de la presse place le Bangladesh en dessous de la Russie de Poutine, après s’être situé, pendant plusieurs années, en dessous de l’Afghanistan.
La Première ministre déchue a également systématisé les disparitions forcées, un crime contre l’humanité, pour étouffer l’opposition et les critiques : plus de 600 Bangladais ont disparu, souvent enlevés et détenus dans des prisons secrètes, et plus de 2 500 ont été assassinés entre 2009 et 2022. Après la chute du gouvernement de Hasina, trois victimes emblématiques de cette répression ont été libérées : l’ancien général de brigade Abdullahil Amaan Azmi, l’avocat de la Cour suprême Ahmad Bin Quasem et le défenseur des minorités autochtones, Michael Chakma. Ils ont passé entre cinq et huit ans en détention, dans un site secret et illégal géré par le régime de Hasina sans soleil ni lumière, la plupart du temps les mains menottées et les yeux bandés.
Reportage