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TRIBUNE

Bilan d’Angela Merkel : derrière les chiffres, les disparités sociales n’ont fait que croître

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Après seize années et quatre mandats à la tête du plus fort pays de l’Union européenne, son bilan est ambivalent. Son pragmatisme et son sens tactique ont fait merveille, mais les disparités sociales se sont creusées, fragilisant la cohésion de la société dans son ensemble.
En 2012, Angela Merkel lors d'une session au Bundestag, à Berlin. (FABRIZIO BENSCH/REUTERS)
par Boris Grésillon, Géographe, spécialiste de l'Allemagne
publié le 20 septembre 2021 à 15h37

Tandis que les élections législatives allemandes approchent, il n’y a guère de chance pour que leurs résultats, quels qu’ils soient, bouleversent la donne politique. Le chancelier ou la chancelière issue des urnes devra de toute façon composer avec ses adversaires et former avec eux une coalition afin d’atteindre l’indispensable majorité de 50 % des voix au Bundestag. Qui dit coalition dit tractations et compromis. On s’entend sur le plus petit dénominateur commun, pas sur les ambitions initialement proclamées par chacune des parties prenantes. En clair, quelle que soit la nouvelle coloration politique du futur Parlement, qu’elle soit plutôt social-démocrate (SPD), conservatrice (CDU) ou verte, la marge de manœuvre du futur gouvernement de coalition sera très limitée.

Il y a de fortes chances pour qu’on assiste, avec quelques inflexions, à une continuation de la politique menée jusque-là, d’autant plus que les électeurs ne veulent pas de changement. Le véritable événement ne réside donc pas dans ce scrutin législatif. Il réside dans le retrait de la chancelière Angela Merkel après seize années et quatre mandats à la tête du plus puissant pays de l’Union européenne (UE). A l’image de