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TRIBUNE

Bipolarité : Nicolas Demorand, un patient singulier

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Santé mentaledossier
Le chercheur Aurélien Delpirou, lui-même bipolaire, se réjouit que le journaliste de France Inter ait pu briser les tabous sur cette maladie avec «Intérieur nuit». Mais parce qu’il n’est pas un cas comme un autre, son livre reflète mal les conditions de soins pour le commun des mortels.
Nicolas Demorand pour les 50 ans de «Libération» à Paris, en février 2023. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
par Aurélien Delpirou, maître de conférences en sciences humaines et sociales à l’université Paris-Est Créteil et étudiant en psychologie à l’université Paris-Cité
publié le 29 avril 2025 à 17h00

Publié fin mars 2025, Intérieur nuit, ouvrage autobiographique de Nicolas Demorand, rencontre un important succès critique et commercial. On ne peut que se réjouir tant de cette prise de parole que de l’accueil qui lui a été fait : comme il a été amplement dit et écrit, elle contribue à combattre les préjugés et à briser les tabous attachés à la maladie bipolaire - et plus largement aux troubles psychiatriques.

Toutefois - et sans rien minimiser des épreuves qu’il a traversées - la communauté de destins revendiquée par l’auteur («j’écris en pensant à toutes celles et ceux […] qui souffrent en silence du même mal») se heurte au récit de sa trajectoire médicale et sociale, qui apparaît assez éloignée aussi bien du cas général d’un malade bipolaire que des problématiques actuelles de la psychiatrie adulte en France. Aussi, il est peut-être intéressant de proposer quelques éléments complémentaires de contextualisation, au moment où la question du handicap psychique semble enfin s’inviter dans le débat public.

Nicolas Demorand accorde u