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TRIBUNE

Black Friday 2024 : mais où est donc passée la loi anti «fast-fashion» ?

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Consommation responsabledossier
Derrière le coup marketing se cachent de nombreux abus sociaux et environnementaux. Depuis huit mois et le passage de la loi encadrant les pratiques de la mode jetable à l’Assemblée nationale, plus de deux milliards de vêtements qui ont été produits et consommés sans régulation. Sénateurs, Sénatrices, qu’attendez-vous ?
En France, l’an dernier, trois milliards de vêtements de la fast-fashion ont été vendus. Ici, au centre commercial Italie Deux, à Paris, le 20 novembre 2024. (Riccardo Milani /Hans Lucas. AFP)
par un collectif d'associations
publié le 28 novembre 2024 à 18h33

Votée à l’unanimité au mois de mars 2024, la loi encadrant les pratiques de fast-fashion devait passer au Sénat en procédure accélérée quelques semaines plus tard. Huit mois après et alors que le Black Friday marque une énième journée de consommation à outrance, des associations du collectif Stop Fast-Fashion et des organisations de l’Economie sociale et solidaire s’indignent du silence du Sénat.

Phénomène états-unien, le Black Friday est une journée de promotions qui s’exporte en France depuis quelques années. Déjà excessivement peu chers, les vêtements se retrouvent bradés à des prix dérisoires. Ainsi, 15 millions d’articles de mode seront vendus en moins de trois jours en France. Pourtant, derrière ce coup marketing se cachent de nombreux abus sociaux et environnementaux d’un secteur à la dérive.

Produire et vendre toujours plus de vêtements à prix cassés n’est possible que par l’exploitation des travailleurs et travailleuses. Seulement 2 % des personnes employées dans l’industrie textile perçoivent un salaire vital. Au Bangladesh, deuxième pays exportateur de vêtement après la Chine, et dont 85 % de la production est consacrée à la fast fashion, le salaire est presque deux fois inférieur à celui nécessaire pour vivre dignement et sortir de l’indigence. Les personnes qui s’organisent pour réclamer de meilleures conditions de travail sont réprimées dans la violence. En parallèle, le fait de sous-payer drastiquement les employé·es à l’autre bout du monde rend tr