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tribune

Bosnie: un changement de cap s’impose

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Les menaces sécessionnistes du leader ultranationaliste Milorad Dodik sont en train d’éroder les fondations d’un pays déjà fragilisé par la corruption endémique, sa situation économique préoccupante et l’émigration massive de sa jeunesse.

Milorad Dodik, leader ultranationaliste des Serbes de Bosnie et actuel membre de la présidence «collégiale» de Bosnie, à Banja Luka (Bosnie-Herzégovine), le 11 novembre. (Dado Ruvic/REUTERS)
Par
Christophe Solioz
Politologue et professeur de philosophie.
Publié le 13/12/2021 à 22h02

L’accord de paix négocié à Dayton, puis signé à Paris le 14 décembre 1995 était censé, certes, tout d’abord mettre fin à la guerre (1992-1995), mais par la suite aussi permettre l’arrivée au pouvoir d’une autre classe politique, une transition démocratique et l’intégration européenne. Las, le récent rapport de l’Union européenne (UE) tout comme la résolution du Conseil de sécurité (ONU) constatent que l’architecture de l’accord s’effondre, que la situation actuelle menace la paix et la sécurité internationales, et, surtout, que la Bosnie fait face à la «plus grande menace existentielle» depuis la fin de la guerre.

Pour rappel, un projet de partition «pacifique» attribué au Premier ministre slovène Janez Jansa prévoyait le rattachement de l’entité bosno-serbe à la Serbie, des territoires peuplés essentiellement de Bosno-Croates à la Croatie – le reste revenant à une mini-Bosnie («non-paper» publié en avril 2021) [une note diplomatique non officielle, ndlr]. <