Le constat est implacable. Dans un rapport publié le 11 juillet dernier sur «le populisme d’extrême droite et l’avenir de la protection sociale», Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, alerte : partout où la protection sociale s’affaiblit, le populisme d’extrême droite progresse. Ce lien n’a rien d’abstrait, il décrit ce que la France vit aujourd’hui. En fragilisant les plus précaires et en punissant les plus vulnérables, nos politiques publiques attisent la défiance et alimentent les colères dont l’extrême droite a besoin pour prospérer.
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Le «décret sanction», entré en vigueur au printemps 2025, en est un symbole. Il autorise la suspension des allocations chômage pour les demandeurs d’emploi jugés insuffisamment actifs dans leur recherche. La solidarité a laissé place à la stigmatisation, au soupçon et à la traque pour guider l’action publique. Comme la figure de celui dont on doit être solidaire a cédé la place à celle de l’assisté. Ce glissement, dénoncé par l’ONU, oppose les «pauvres» aux «encore plus pauvres» et transform