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Budget 2026 : le gouvernement doit fédérer autour du pouvoir d’achat

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Une nouvelle taxe sur les avantages aux salariés pourrait voir le jour. Le gouvernement doit y renoncer et faire du pouvoir d’achat une priorité nationale, propose Sébastien Podevyn-Menant, maître de conférences associé en science politique à l’université Gustave-Eiffel.

Cette ponction de 8 % sur les avantages aux salariés et les activités sociales et culturelles aurait des conséquences immédiates. (Romain Doucelin/Hans Lucas. AFP)
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Sébastien Podevyn-Menant, maître de conférences associé en science politique à l’université Gustave-Eiffel et codirecteur de l'Observatoire de l’économie Fondation Jean-Jaurès
Publié le 14/10/2025 à 16h47

Si le débat budgétaire s’est d’abord cristallisé sur la demande forte de justice fiscale, un autre sujet majeur semble relégué au second plan : la défense du pouvoir d’achat. Alors que Sébastien Lecornu s’apprête à présenter son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, plusieurs mesures du précédent budget méritent d’être analysées, car elles risquent de frapper de plein fouet les Français qui travaillent, notamment les plus fragiles.

La première de ces mesures, et non des moindres, est le projet d’une nouvelle taxe d’environ un milliard d’euros sur les avantages aux salariés, qui vise les chèques-vacances, les titres-restaurant, les Cesu (chèques emploi service universels), les chèques-cadeaux et autres dispositifs essentiels au quotidien de 20 millions de Français, représentant un montant de consommation de plus de 18 milliards d’euros dans les commerces de proximité.

Cette ponction de 8 % sur les avantages aux salariés et les activités sociales et culturelles, sous la responsabilité des comités sociaux et économiques (CSE), aurait des conséquences immédiates. Les employeurs privés comme publics n’auraient d’autres choix que de répercuter cette taxe dans la diminution des budgets consacrés aux hausses de salaires. En moyenne, ces dernières seraient amputées de 0,4 % à 0,8 %, ce qui représenterait une perte d’environ 120 euros par an pour un salarié au smic et raviverait les tensions dans le cadre du dialogue social et des négociations annuelles