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TRIBUNE

Candidats aux européennes : contre la corruption, engagez-vous à refuser d’être payés par des entreprises, des lobbys ou des Etats étrangers, par Manon Aubry

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Elections européennes 2024 dossier
L’absence de règles strictes fait des institutions européennes un terrain de jeu pour tous ceux qui cherchent à acheter les lois. Dans une lettre aux têtes de listes des élections du 9 juin, Manon Aubry, qui mène celle de LFI, invite les futurs eurodéputés à refuser toute rémunération en plus de leurs indemnités d’élus.
Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, à Paris le 2 mai. (Denis Allard/Libération)
par Manon Aubry, députée européenne La France insoumise
publié le 3 mai 2024 à 16h02

Chères têtes de liste pour les élections européennes,

Un quart des députés européens actuels ont un emploi annexe rémunéré en plus de leurs indemnités d’élus. Cela représente en tout entre 3,9 et 11 millions d’euros versés chaque année aux députés, notamment par des entreprises privées ou des Etats étrangers. Nombre de ces députés sont directement employés par des organisations enregistrées officiellement comme lobbys au registre de transparence européen. Jusqu’à 36 députés européens seraient même davantage payés par ces organisations tierces que par le Parlement européen. Cela pose une question simple et grave : ces députés européens rendent-ils des comptes à leurs électeurs ou aux lobbys et aux Etats qui les paient ?

Cette pratique mine la démocratie. Elle est au cœur des multiples scandales qui ont sali le Parlement au cours de notre mandat, à commencer par le «QatarGate». Dans le cadre de cette affaire, un puissant réseau de corruption a été découvert au Parlement européen, la vice-présidente de notre assemblée a été placée derrière les barreaux, plus de 4 millions d’euros auraient été versés a