Comment casser la tête du mouvement #MeToo en faisant mine de le défendre ? Rendons hommage à Caroline Fourest pour sa performance. Invitée de tous les plateaux par des journalistes béats et acritiques, c’est avec le sourire et le ton posé que l’essayiste remet en cause quasiment tous les apports de cette vague féministe planétaire. Mais qui s’en rend compte ? Il faut dire que son livre le Vertige Me Too, en tête des ventes, part d’une question légitime : «Comment défendre nos principes féministes, favoriser la libération de la parole, sans accuser à tort et jeter en pâture des innocents ?».
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La réponse n’a rien d’évident et, oui, il peut arriver qu’une femme mente. Mais une chose est sûre : la façon de tenir tous les principes émancipateurs ne peut pas se traduire par une nouvelle chape de plomb et le retour de la défiance à l’égard des victimes. Or, dans son livre, Caroline Fourest met à terre tous les soubassements de la parole libérée et de la honte changeant de camp.
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D’abord, son parti pris masque la réalité : dans l’écrasante majorité des cas, la justice n’est pas rendue. Non, nous ne sommes pas passés «d’une société de l’honneur imposant le bâillon à celle de la pureté magnant le bûcher et la délation». En France, on estime à moins de 2 % le nombre de viols qui aboutit à une condamnation. Le taux de classement sans suite des affaires de violences sexuelles atteint 86 %.
C’est pourquoi, en t