Menu
Libération
tribune

Ce passé colonial algérien qui colle aux basques, par Dominique Sopo

Réservé aux abonnés

Les efforts mémoriels insufflés par Emmanuel Macron sont utiles dans la reconnaissance des méfaits du passé. Mais la dimension coloniale de ces violences reste occultée et empêche d’éclairer les racines historiques des discriminations, estime le président de SOS Racisme.

Marche blanche en mémoire de Nahel, jeune tué par un tir lors d'un contrôle de police à Nanterre, le 29 juin 2023. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Par
Dominique Sopo
président de SOS Racisme
Publié le 28/04/2025 à 8h39

Entre la France et l’Algérie, les tensions diplomatiques persistent. Alors que l’écrivain binational Boualem Sansal est toujours emprisonné, en France la droite et l’extrême droite instrumentalisent la mémoire coloniale. Ces polémiques médiatiques et ce bras de fer entre gouvernements ne sauraient éclipser la densité des liens intimes tissés entre les deux sociétés. De la nécessité de reconnaître les crimes de la colonisation à la valorisation d’une culture commune, Libération a voulu donner la parole à des spécialistes de cette relation aussi riche que douloureuse.

Il y a quelques jours, disparaissait Yves Boisset (1939-2025), cinéaste qui, à travers ses œuvres, montrait bien, quelques années après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), ce que notre passé algérien continuait à charrier. R.A.S (1973), film sur le quotidien des appelés de la guerre d’Algérie, et Dupont Lajoie (1975), portrait au vitriol de personnages mus par le racisme anti-arabe, constituent un diptyque qui, cinquante ans plus tard, n’a toujours pas été défait.

Ne le perçoit-o