Sur la photo de famille du post-#MeToo, beaucoup d’hommes ne savent parfois plus où se mettre. Devant, à côté, au second plan ? Ou carrément s’effacer ? Hommes et femmes seraient-ils devenus des adversaires, ou faut-il tenter de s’allier, et si oui, comment ? En s’inspirant du livre de la journaliste Giulia Foïs, Ce que le féminisme m’a fait, «Libé» donne la parole à ces hommes, écrivains, artistes, hommes politiques, hétéros ou homosexuels, qui racontent comment ils vivent leur nouveau rapport à la masculinité et au féminisme.
Difficile, pour un homme, d’exposer de quelle façon il se comporte comme un allié des féministes sans offrir le sentiment de se donner le beau rôle ou de faire valoir ses états de service. Je suis loin d’être exemplaire et n’attends pas des féministes ni même des femmes qu’elles m’intronisent comme l’un de leurs soutiens. En revanche, cela fait longtemps que je revendique d’être un «homme féministe» (je n’ai jamais cessé d’aimer ce mot : «féministe»), y compris à une époque, pas si lointaine, où il était, en France du moins, dénigré et frappé d’infamie.
«Ce que le féminisme m’a fait» (2/6)
Même des femmes, qui pourtant défendaient la cause des femmes, me demandaient dans les années 2000 comment je pouvais endosser volontairement ce substantif qui, selon elles, sentait encore le MLF et la ringardise de ses positions soi-disant dogmatiques et castratrices. Je n’ai jamais trouvé ringard le mot féminisme. Il est revenu en grâce ces dernières années après avoir été r