Menu
Libération
tribune

Chez les plus riches des plus riches, le niveau d’imposition est insignifiant

Réservé aux abonnés

Depuis une quarantaine d’années, l’écart devient abyssal entre les 1 % les plus riches et les autres. Cela tient au poids du patrimoine, explique l’économiste Amory Gethin, mais aussi à la faible taxation des actifs financiers

Les 1% des Français les plus aisés possèdent un patrimoine moyen de plus de 6 millions d’euros. (Riccardo Milani/Hans Lucas. AFP)
Par
Amory Gethin
doctorant en économie, Paris School of Economics
Publié le 30/01/2023 à 7h06

Le récent rapport d’Oxfam le démontre : ce sont les milliardaires qui ont été les grands gagnants des deux dernières années de crise, cumulant une hausse de leur fortune de près de 60% depuis 2020. Au-delà de ce constat cependant, il convient de replacer cette trajectoire dans une perspective plus large. Car la concentration croissante des richesses n’est pas un phénomène récent : elle est une dynamique structurelle de l’évolution de nos sociétés depuis plusieurs décennies, qui traverse toutes les couches sociales et dont les conséquences économiques et sociales deviennent de plus en plus palpables.

A l’inverse des inégalités de revenus, qui sont restées relativement modérées et stables en France depuis le milieu du siècle dernier, les inégalités de patrimoine, beaucoup plus marquées, font aujourd’hui un retour en force. Pour mieux en comprendre l’anatomie, commençons par quelques chiffres simples. D’après les données du Laboratoire sur les inégalités mondiales, le