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TRIBUNE

Clémentine Autain : maintenant, c’est eux ou nous. Et chacun de nous doit se mettre en mouvement

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La dissolution déclenchée par Emmanuel Macron met l’extrême droite aux portes du pouvoir. Face à ce choc, chacun doit puiser dans cette énergie pour se mobiliser et pousser les partis de gauche à une union élargie.
Après l'annonce d'une dissolution de l'Assemblée nationale par le Président, des militants de gauche se rassemblent place de la République, à Paris, le 9 juin 2024. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 11 juin 2024 à 6h39

L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Une chose est de l’anticiper ; une autre est de le vivre, de le ressentir. C’est en puisant dans cette émotion que nous pouvons inverser le cours de l’histoire. De cette fibre sensible alliée à la raison peut naître le soulèvement populaire qui conditionne la victoire. Cette énergie doit permettre l’union des gauches et des écologistes, indispensable pour l’emporter dans trois semaines.

Comme tant d’entre vous, je suis abasourdie qu’Emmanuel Macron, humilié par la sanction des urnes, ait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale au moment où l’extrême droite atteint un score électoral vertigineux. Le Président aurait pu remettre son mandat en jeu, et le Premier ministre sa démission. Ils auraient pu changer de braquet, entendre la souffrance et la colère des Français, réorienter leurs choix politiques. Mais voilà qu’Emmanuel Macron, qui devait constituer un rempart à Marine Le Pen, se transforme en passerelle.

L’urgence nous implore de sortir de la sidération. La résignation, le fatalisme, l’atonie ne sont pas de saison. En 2002, quand Jean-Marie Le Pen franchit la barre du second tour de l’élection présidentielle, nous sommes vent debout. La société tout entière redresse la barre et lui inflige une cinglante défaite au