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TRIBUNE

Climat, biodiversité : nous sommes nombreux à lutter, il faut maintenant nous souder

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La biodiversitédossier
Face aux injonctions anti-climatiques, ne baissons pas les bras ! Le chercheur Marc-André Selosse appelle ceux qui défendent le vivant à serrer les rangs, en commençant par rejoindre le mouvement Stand up for science organisé le 7 mars pour soutenir les scientifiques qui subissent les attaques de Donald Trump.
Des centaines de manifestants se rassemblent contre les coupes budgétaires du Doge devant le siège de la National Oceanic and Atmospheric Administration le 3 mars 2025, à Silver Spring (Maryland). (Chip Somodevilla/Getty Images. AFP)
par Marc-André Selosse, professeur du Muséum national d’histoire naturelle et à l’Institut universitaire de France
publié le 5 mars 2025 à 19h10

Ambiance pesante sur les questions environnementales. L’Europe avait ajourné sine die en 2022 le règlement Reach 2 qui devait améliorer la régulation des substances chimiques dangereuses. Le 26 février dernier, sa nouvelle directive «Omnibus» se propose d’augmenter la compétitivité en détricotant l’European Green Deal et en réduisant les obligations environnementales des entreprises. La France veut aussi simplifier des réglementations, sur les pesticides en particulier, dont les agriculteurs paient tant les frais financiers et sanitaires. Les institutions gérant l’environnement sont défiées. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes surenchérit sur les mots du Premier ministre contre l’Office français de la biodiversité, dans une lettre aux agriculteurs le 7 février dernier mettant en porte-à-faux des fonctionnaires qui appliquent les lois votées de la République. Le président du Sénat, relayé par la présidente d’Ile-de-France, tire à boulets rouges (sur la base de coûts erronés) sur l’Ademe, qui nettoie pourtant les sols pollués. Pis, le contexte international relègue ces questions au second plan.

Et parmi ceux qui œuvrent pour la biodiversité, les sols, la qualité de l’air ou de l’eau, c’est le flottement. Leur engagement, leur travail a-t-il encore un sens ? Je les croise des dizaines de fois chaque mois, en