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TRIBUNE

Commémoration d’actes terroristes : un silence politique est nécessaire

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Arthur Dénouveaux, victime du 13 Novembre, se souvient des premières commémorations de l’attentat en 2016 et des forces politiques qui n’avaient pas eu la possibilité de s’exprimer. En Israël, les dirigeants ont réussi à diviser les victimes alors qu’elles seules peuvent permettre de renoncer à la vengeance.
Lors d'une manifestation pour la libération des otages israéliens retenus à Gaza, à Tel-Aviv, le 13 septembre. (Oded Balilty/AP)
par Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris
publié le 6 octobre 2024 à 11h35

En 2016, au moment de commémorer pour la première fois les attentats du 13 Novembre, s’était imposée une double nécessité, celle de faire participer aux cérémonies les forces politiques qui le souhaitaient mais sans leur donner la possibilité de s’exprimer. Leur proposer donc de montrer leur solidarité, en leur nom et en celui des institutions qu’elles représentaient, mais sans leur offrir un blanc-seing sur l’usage qu’elles pourraient faire de l’émotion publique. Cet équilibre s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui et a sans nul doute contribué à permettre à la justice et à la mémoire collective d’avancer à l’abri des ingérences politiques.

Alors que se profile le premier triste anniversaire des attentats du 7 Octobre en Israël, la réalité là-bas est tout autre. La représentation politique israélienne a réussi à diviser et donc à neutraliser la communauté des victimes. Et poussant encore son avantage, les dirigeants israéliens en ont profité pour empêcher tout front uni des familles d’otages et pour mettre en avant les récits des survivants et de leurs familles servant au mieux leurs justifications de la guerre. Au-delà du cynisme politique