Menu
Libération
tribune

Comment lutter contre le réchauffement climatique si chacun veut sa part du «gâteau énergie» ? par Dipesh Chakrabarty

Réservé aux abonnés

A quelques jours de la fin de la COP28, l’historien indien s’inquiète de l’absence d’une gouvernance mondiale pour le climat. La stabilité sociale et la lutte contre les inégalités reposant sur l’énergie, il voit mal comment les chefs d’Etat pourraient vouloir vraiment sortir du charbon et des hydrocarbures.

Au sein d'une mine de charbon à Yulin, dans le sud de la Chine, le 26 avril 2023. (Bloomberg/Getty Images)
Par
Dipesh Chakrabarty
Historien, professeur à l’université de Chicago
Publié le 11/12/2023 à 6h35

La 28e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques – en bref, la COP28 – se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis. Les négociations qui sont menées dans ces COP nous disent quelque chose du problème auquel l’humanité se trouve de plus en plus confrontée. D’un côté, un nombre grandissant d’humains est habitué et attaché à une civilisation très consommatrice en énergie. Il suffit de songer à la litanie sans fin des gadgets – de la brosse à dents électrique à la voiture électrique – que nous branchons chaque jour pour réaliser combien la consommation d’énergie domine chaque aspect de nos vies, du soin de soi à la fourniture de biens et services dont nous avons besoin pour vivre.

Même les deux guerres que nous vivons actuellement en sont la trace : la puissance de feu d’une nation repose sur sa capacité à libérer d’immenses quantités d’énergie sous forme de bombes et de missiles, capables de détruire des vies et des infrastructures en quelques minutes. Et les vies humaines prennent un tour dramatique si les hôpitaux doivent fonctionner sans eau ni électricité, autrement dit,