Prenons de l’avance. Prenons beaucoup d’avance puisque cette guerre peut encore durer et prendre d’encore plus sinistres tournures mais préparons-nous, dès maintenant, au jour où les armes se tairont car deux précédents nous y obligent.
Le premier est celui du traité de Versailles, de cette erreur historique majeure qui avait conduit les vainqueurs de la Première Guerre mondiale à imposer de telles conditions de paix aux vaincus qu’il n’y eut pas de paix, et que le monde en paie toujours le prix. Ce n’est pas seulement que le poids des réparations imposées à l’Allemagne avait largement contribué à l’essor des nationaux-socialistes et donc au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C’est aussi que le démantèlement sauvage que subirent alors les Empires ottoman et austro-hongrois se paie jusqu’à aujourd’hui dans les troubles ou les nostalgies de leurs anciens territoires.
Enraciner les pays de l’Axe dans la démocratie
Le monde, en un mot, aurait été autrement plus stable si les vainqueurs avaient su trouver, à Versailles, l’intelligence qui les a conduits, après la défaite de Hitler, à enraciner les pays de l’Axe dans la démocratie plutôt que de se venger d’eux. Lorsque Vladimir Poutine aura définitivement perdu la partie, ce jour venu, lorsqu’il n’aura plus le poids d’aujourd’hui, il faudra se souvenir des bienfaits de la main tendue et des méfaits de la vengeance mais ce n’est pas tout.
La seconde erreur à ne pas reproduire est celle qu’ont commise les pays de l’Alliance atlantique après avoir appris, en décembre 1991,