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TRIBUNE

Constitutionnaliser la liberté d’avorter, c’est consolider la démocratie, par Camille Froidevaux-Metterie

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L’inscription de «la liberté garantie d’avorter» dans la Constitution constitue un événement symbolique, historique et anthropologique selon la philosophe. Elle enracine le droit des femmes à disposer de leur corps et garantit la dignité de leur statut d’individu et de leur inclusion pleine et entière dans la démocratie.
Le Congrès réuni à Versailles, pour le vote sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution. (Denis Allard/Libération)
par Camille Froidevaux-Metterie
publié le 4 mars 2024 à 16h59

Le vote ce lundi 4 mars sur l’inscription de «la liberté garantie d’avorter» dans la Constitution constitue un événement historique à bien des égards. Il intervient après deux vaines tentatives, en 2017 et 2019, puis six autres propositions égrenées depuis le choc venu des Etats-Unis en juin 2022. La décision de la Cour suprême de mettre fin à la protection constitutionnelle du droit à l’avortement a ébranlé nos certitudes quant à la dimension inattaquable des droits reproductifs dans les démocraties occidentales.

L’évidence de la fragilisation de la liberté pour les femmes de disposer de leur corps a suscité une immense mobilisation des féministes, sur le plan institutionnel comme sur le terrain militant. Il faut remercier ici celles dont la détermination aura permis de renverser tous les obstacles : la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, autrice d’une première proposition de loi rejetée par le Sénat en octobre 2022, la députée LFI Mathilde Panot, à l’origine de la proposition qui vient d’aboutir, la sénatrice s