Le nouveau projet de loi sur l’immigration, porté depuis plus d’un an par le ministre Darmanin, sera le 22e texte du genre en vingt ans. Et comme presque tous les précédents, il ne répond absolument pas à l’urgence humanitaire, sociale et démocratique, qui est d’améliorer l’accueil et le séjour des immigré·es. Il vient, au contraire, agiter les peurs et les suspicions. Emmanuel Macron offre ainsi une tribune à la droite et à l’extrême droite d’où propager leurs obsessions racistes et xénophobes.
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En octroyant des pouvoirs exorbitants à la police, systématisant les mesures d’éloignement, réduisant les standards de protection, dégradant les droits en matière de justice, instituant des mesures discriminatoires selon les nationalités, en faisant fi de la présomption de minorité, ce texte piétine à la fois nos principes républicains et nos engagements internationaux.
Entre l’intensification de la chasse aux exilé·es et la poursuite de l’enfermement des enfants, les macronistes ont glissé dans leur texte un leurre : la régularisation des travailleurs et travailleuses dans certains métiers en tension. Loin de permettre une régularisation pérenne des travailleurs et travailleuses essentielles, qui occupent souvent les métiers les plus pénibles et mal payés, et font chaque jour tourner notre pays, il s’agit là d’une itération de l’opération sarkozyste d’immigration choisie, et d’une défaite culturelle et idéologique.
Maintenir une main-d’œuvre contrainte sans capacités de négociations
Cette mesure est inacceptable. Tout d’abord, parce qu’elle revient à ré