Nous, parents et enseignants, sommes nombreux à avoir appris en février dernier que notre école était concernée par l’une des 134 suppressions de postes prévues cette année à Paris. Depuis lors, nous tentons de protester. Manifestations devant le rectorat, chansons, école déserte, lettre au Président, pétitions multiples : rien n’y a fait. Cette tribune est notre dernier recours.
Nous avons entendu la justification : la baisse démographique. Certes, à Paris, naissent chaque année 20 000 enfants, contre 30 000 il y a dix ans. Il ne serait pas délirant cependant de profiter de cette baisse démographique pour s’offrir des classes un peu moins nombreuses plutôt que de s’obstiner à maintenir des effectifs qui classent la France parmi les plus mauvais élèves de l’OCDE : 23,2 élèves par classe en maternelle, contre 13,1 en moyenne dans l’OCDE (1). Ce ne serait pas tout à fait un luxe.
Il faudrait maintenir des effectifs relativement bas
Mais surtout, les études récentes de l’économiste Julien Grenet le montrent bien : les effectifs des écoles publiques parisiennes s’effondrent (-22 % depuis 2016) quand ceux des écoles privées se tarissent à peine (-4↓% depuis 2016). Il est donc réducteur d’expliquer l’effondrement des effectifs dans le public par la seule baisse démographique. C’est aussi une désaffection pour l’école publique qui explique cet effondrement. La vérité est qu’à Paris l’école publique lentement