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TRIBUNE

Contre les vagues de chaleur, il faut une architecture résiliente qui améliore les conditions de vie

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Pour l’architecte Salima Naji et le géographe David Goeury, bétonisation et «disneylandisation» ont rendu nos métropoles incapables d’assurer le bien-être collectif. Place à la paléo-innovation, qui invite à revenir à des savoir-faire ancestraux pour s’adapter au réchauffement climatique.
Les façades, autrefois pensées pour le bien-être collectif, sont réduites à une esthétique lisse, dont le meilleur exemple est la façade en verre. (Nicolas Economou/NurPhoto. AFP)
par Salima Naji, architecte et anthropologue et David Goeury, géographe
publié le 24 juin 2025 à 16h31

Face aux vagues de chaleur comme celle que nous vivons actuellement en France, les villes sont devenues des lieux invivables où les plus fragiles doivent s’enfermer dans des lieux artificiellement climatisés pour survivre. Que vienne un aléa technique, que se prolonge une canicule et alors, ils sont des milliers à mourir (on se rappelle l’été 2003), le corps épuisé par la chaleur. La canicule rappelle que le premier besoin de l’être humain est l’abri. Sans abri, en condition de forte chaleur ou de froid extrême, la survie d’un être humain n’est que de quelques dizaines de minutes. Depuis des millénaires, les êtres humains affrontent les fortes chaleurs, à travers le monde : alors pourquoi les métropoles contemporaines sont-elles devenues si inadaptées aux aléas climatiques ?

La réponse est simple : la «modernisation» et la standardisation sans conscience ont généré un urbanisme désarticulé de la question architecturale. L’urbanisme s’est fondé sur la bétonisation et souvent des formes de «disneylandisation» effaçant, au nom de la sécurité ou du surcoût sociétal, les zones tampons ou les espaces traditionnellement pensés pour améliorer le bien-être climatique collectif. Les conditions de vie des citadin