«Un vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent des monstres.» Cette célèbre phrase d’Antonio Gramsci n’a sans doute jamais été autant d’actualité. En effet il n’est pas utile d’attendre les résultats des élections européennes pour constater que l’extrême droite et ses idées de haine, de rejet de l’autre et son pendant guerrier dominent la société en France, en Europe et dans le monde. Elle dirige déjà de nombreux pays comme l’Italie, la Hongrie, la Russie, Israël, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Argentine et bien d’autres. Dans de nombreux pays, elle progresse et s’apprête à prendre le pouvoir comme aux Etats-Unis et peut être en France.
A l’évidence les Etats démocratiques de droite ou sociaux-démocrates, au service du capitalisme, tel que l’exige le néolibéralisme depuis quarante ans, non seulement n’enrayent pas cette progression mais la favorisent. Il faut dire que ces Etats ne décident plus grand-chose ; ils ne sont plus là pour servir l’intérêt général mais seulement celui de la financiarisation de notre économie. Chaque année ils sont d’ailleurs notés pour éviter tout dérapage. La Grèce en a fait l’expérience il y a quelques années et la réforme des retraites imposée par Macron faisait partie des gages exigés à l’attribution d’une bo