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TRIBUNE

Contre Vladimir Poutine, la realpolitik, par Bernard Guetta

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Les démocraties doivent accélérer leur soutien à l’Ukraine et faire front face à l’ennemi public numéro 1 : continuer à livrer des armes, se rapprocher du Premier ministre indien et faire valoir au président chinois les avantages d’un éloignement immédiat de son ami russe.
Vladimir Poutine en grand écran sur la Place Rouge à Moscou lors d'un rassemblement et d'un concert, le 30 septembre 2022. (Alexander Nemenov /AFP)
publié le 29 novembre 2022 à 16h47

Tout fait de Vladimir Poutine l’ennemi public numéro 1. Il l’est devenu car, en plus d’avoir agressé l’Ukraine, de ravager ce pays et de martyriser sa population, il est coupable de deux autres crimes menaçant l’un et l’autre la paix mondiale.

Le premier est de conduire le plus étendu des pays du globe à l’éclatement car lorsque les dépenses militaires, les sanctions occidentales et le recul des exportations de gaz et de pétrole auront achevé de la ruiner, la Russie sombrera dans une complète anarchie. Tandis que son armée continuera de s’embourber en Ukraine et que l’Asie centrale s’affranchira d’elle, les prétendants à la succession de Vladimir Poutine se déchireront, les dirigeants régionaux se découvriront un destin et plus d’un des peuples du Caucase, du Grand Nord et de l’Est lointain se dira que l’heure de l’indépendance est venue.

L’ours privé de ses griffes

On peut, bien sûr, penser que l’ours en serait privé de ses griffes et qu’il n’y aurait aucune raison de le regretter mais ce serait sous-estimer l’ampleur du désastre. Une guerre civile déchirera une puissance nucléaire, les mouvements jihadistes trouveront là de nouveaux terrains d’action, et la Chine et la Turquie seront immanquablement tentées d’intervenir dans l’immense chaos que l’Union européenne verra naître à ses frontières.

Le second des deux autres crimes de Vladimir Poutine est d’avoir si profondément dégradé l’économie mondiale que tous les continents en souffrent. Tant que durera cette agression, ils en souffriront toujours plus,