Il y a quelques semaines, j’ai appris, comme ça d’un coup que j’allais ouvrir la soirée du 23 juin au théâtre de la Colline sous l’intitulé «carte blanche à Nicolas Bouchaud». Vous imaginez l’effet que ça peut produire ? «Carte blanche» m’a tout de suite fait penser à «page blanche». Qu’est-ce que je vais écrire, qu’est-ce que je vais dire ? Et puis j’ai pensé à un mot que j’aime bien. Le mot de «rencontre». Je me suis dit aussi que ce mot de «rencontre» avait beaucoup à voir avec l’acte d’enseigner, de soigner et avec l’acte de jouer, de monter sur un plateau. Je suis né en 1966, c’est-à-dire une dizaine d’années seulement après que Jean Vilar eut prononcé sa célèbre phrase : «Le Théâtre national populaire est au premier chef un service public tout comme l’eau le gaz et l’électricité.»
A partir des années 1990, je commence à devenir comédien et tout mon parcours théâtral jusqu’à aujourd’hui se fait au sein de ce qu’on appelle généralement le «théâtre public» et plus communément le «théâtre subventionné». Je voyais qu’au sein de ce théâtre public, des troupes, des groupes, des microsociétés artistiques se constituaient pour fome