Menu
Libération
TRIBUNE

D-Day Land en Normandie, un projet incongru contre «l’intérêt général»

Article réservé aux abonnés
Le débarquement, 80 ans aprèsdossier
Le projet de spectacle immersif sur le Débarquement de 1944, dont la conception et l’ampleur ne sont faites que pour en assurer la rentabilité, doit être réalisé sur des terres agricoles qu’il convient au contraire de préserver.
Vue aérienne du Pont-Canal de Carentan, dans la Manche. (Jérôme Houyvet/Only France. AFP)
par Guy Burgel, Professeur de géographie urbaine, université Paris-Nanterre, Thierry Paquot, Philosophe et essayiste et Jean-Michel Pérignon, Conservateur général du patrimoine honoraire
publié le 27 décembre 2022 à 5h57

Les promoteurs du projet destiné à rendre «hommage aux héros» de la Libération, autrement dénommé «D-Day Land», envisagent de réaliser leur équipement sur trente-deux hectares de terres agricoles, au milieu du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, sur la commune nouvelle de Carentan-les-Marais afin d’accueillir 600 000 visiteurs par an pour un spectacle «immersif» et «vivant» prétendant restituer l’histoire du Débarquement des alliés dans la bataille de Normandie.

Il semble que les collectivités et les promoteurs prétendent pouvoir réaliser l’équipement sur des terres agricoles, classées «A» comme telles au plan local d’urbanisme (PLU), qui devrait être mis en compatibilité avec un projet qui contreviendrait à ce que la collectivité avait, au nom de «l’intérêt général», antérieurement décidé pour la préservation de la ressource agricole.

Le statut de ces terrains agricoles n’est-il pas le symbole même de l’expression de l’intérêt général qu’il convient de conserver, plus que jamais, au regard des dispositions prises de plus en plus à l’échelle mondiale, contre notamment l’extension des zones d’artificialisation des sols