Alors que Donald Trump s’installait dans le bureau ovale, les éditions Picador réimprimaient Right-Wing Women («les femmes de droite»), ouvrage incontournable sur la place des femmes dans le conservatisme américain de la féministe américaine Andrea Dworkin paru d’abord en 1983. L’autrice était décrite à l’époque comme excessive, radicale, lesbienne frustrée, son «hystérie» se révèle, pourtant, aujourd’hui, prophétique : nous vivons dans une misogynie systémique, comme le montre le masculinisme totalement assumé et valorisé par le président américain et les boys qui l’entourent. Une domination masculine dont certaines femmes acceptent d’être les représentantes, les pom-pom girls, les courroies de transmission.
«L’avenir de chaque femme, écrit Dworkin, est lié à celui d’une femme qu’elle déteste politiquement et moralement.» De fait, ce qui retient l’attention, chez elle, c’est moins la dénonciation dont ces femmes de droite pourraient être l’objet, que la compréhension, voire la sympathie qu’elle manifeste à leur endroit. Sa reconnaissance de leur intelligence spécifique. Car ces femmes, explique-t-elle, voient le monde tel qu’il est. Et convaincues qu’il ne peut pas être changé, elles choisissent d’y participer. Elles préfèrent tirer leur épingle du jeu, ou du moins essayer, en s’asseyant à la table des boys plutôt que de courir le risque de tout perdre en dénonçant la domination masculine.
Les «Maga mean girls», comme on les surnomme, sont u