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TRIBUNE

De quelle GPA parle-t-on en France ?

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La GPA en débatdossier
La première question à se poser est de savoir si on souhaite ou non autoriser la GPA en France ? questionne l’anthropologue Jérôme Courduriès. Et si oui dans quel cadre. Si l’on se réfère aux dispositions adoptées dans les autres pays autorisant la GPA, les réponses juridiques diffèrent mais peuvent nourrir le débat.
Une femme enceinte dans le cadre d'une GPA, en Pologne. (Nanna Heitmann/Magnum Photos)
par Jérôme Courduriès, anthropologue, professeur des universités, université Toulouse Jean-Jaurès
publié le 21 mars 2024 à 15h37

Une gestation pour autrui éthique est-elle possible ? «Je suis, à titre personnel, favorable à une GPA éthique.» Il aura suffi d’une petite phrase prononcée par le patron des socialistes Boris Vallaud, dans la magazine Têtu début mars, pour relancer le débat au sein du parti. «Ce qui n’est pas éthique, c’est l’absence de cadre législatif et réglementaire. Il y a des GPA qui se produisent dans des conditions de marchandisation du corps, et le meilleur rempart contre cela c’est de légiférer», affirmait le député des Landes. Une position qui ne fait pas l’unanimité.

Lire aussi la tribune d'un collectif d'élus socialistes

En 1994, à l’occasion de l’adoption de la première loi de bioéthique, la France a prohibé la gestation pour autrui (GPA) sur son sol. Et, alors que presque tous les autres sujets relevant de la bioéthique ont depuis fait régulièrement l’objet de nouvelles discussions, on nous dit que le sujet de la GPA est clos une fois pour toutes.

Parce qu’elle concerne un domaine où l’état des savoirs, les pratiques juridiques et les techniques médicales évoluent rapidement, et que de nouvelles questions se posent régulièrement à propos des usages du corps humain, le Parlement a prévu que la loi de bioéthique soit révisée pério