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TRIBUNE

Décentralisation : «l’appel des Girondins» à Emmanuel Macron

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Alors que 450 élus des territoires se sont rassemblés samedi 2 décembre à Bordeaux, trois présidents de département critiquent le «manque d’ambition» de la mission confiée à Eric Woerth et demandent au président de la République une «autonomie financière».
Des élus lors d’un rassemblement pour protester contre le désengagement financier du gouvernement vis-à-vis des autorités locales à Bordeaux, le 2 décembre. (Christophe Archambault/AFP)
par Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, Stéphane Haussoulier, président du département de la Somme et François Durovray, président du département de l'Essonne
publié le 5 décembre 2023 à 8h12

Monsieur le président de la République,

Le 2 décembre, en Gironde, nous avons été 450 élus communaux, départementaux et régionaux, représentants d’EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), citoyens, acteurs associatifs et économiques à nous réunir pour dire d’une même voix : «Défendons nos territoires !» La réussite de cette mobilisation en appelle d’autres, dans de nombreux territoires.

Depuis quarante ans, nous sommes la réponse de proximité dans le quotidien des habitants. Nous sommes les premiers à répondre présents dans des moments de crises comme ceux de la pandémie, des incendies, des tempêtes… Le respect dû à notre liberté d’administration, d’expérimentation et d’innovation, la reconnaissance de notre rôle commun essentiel dans le maintien de la maille fine de la République, et l’octroi des moyens nécessaires pour assumer nos compétences obligatoires et notre libre action dans le respect de la loi sont les conditions de la pérennité de cette action publique essentielle.

Situation d’asphyxie administrative et politique

A ce titre, la lettre de mission confiée à Eric Woerth manque d’ambition. Elle ne répond aucunement à cette question fondamentale : quelle République et quelle décentralisation voulons-nous pour sortir d’une situation d’asphyxie administrative et politique dans notre pays ? Si la d