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Démographie scolaire : le mauvais calcul de Pap Ndiaye

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Justifier la suppression de 1 500 postes d’enseignants par la baisse du nombre d’élèves est fallacieux, selon le sociologue émérite Pierre Merle. La politique de fermeture des classes ne résulte pas d’un choix mais d’une contrainte : le ministre va fermer des classes faute de professeurs.

Pap Ndiaye, à sa sortie de l'Elysée, le 22 mars 2023. (LUDOVIC MARIN/AFP)
Par
Pierre Merle
Professeur émérite de sociologie à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspe) de Bretagne
Publié le 13/04/2023 à 8h50

Le ministre de l’Education prépare dès maintenant les parents et les professeurs à la mauvaise nouvelle de la rentrée 2023 : 1 500 classes seront fermées en raison de la baisse du nombre d’élèves. L’histoire récente de la statistique scolaire montre que l’argument du déclin démographique, convaincant par son bon sens apparent, est tout simplement fallacieux.

Il faut d’abord préciser les dynamiques opposées des effectifs du second degré (collèges et lycées) et du premier degré. Dans les collèges et lycées, le nombre d’élèves a augmenté constamment depuis 2010. Selon les dernières statistiques ministérielles, en collège, pour accueillir près de 200 000 élèves supplémentaires, seulement 1 086 classes ont été ouvertes, si bien que le nombre de collégiens par classe est passé de 24,3 en 2010 à 25,5 en 2021. Cette évolution place le collège français parmi les plus mauvais élèves de l’Union européenne en termes de nombre d’élèves par classe. Dans celle-ci, le nombre moyen de collégiens par classe est de 20,9.

Dans le premier degré, la situation est différente. Les effectifs scolarisés ont attein