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TRIBUNE

Depardieu, PPDA : les dragueurs lourds n’existent pas, ce sont des agresseurs qui se croient irrésistibles, par Hélène Devynck

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Comment imaginer que l’homme qui humilie les femmes en les sexualisant devant un public conquis se transforme en privé en gentleman attentif ? s’interroge la journaliste, qui a porté plainte contre Poivre d’Arvor. Ceux que cette performance amuse ou indiffère nourrissent la honte des victimes et l’impunité des coupables.
Gérard Depardieu en août 2013 en Bourgogne. (Philippe Huguen/AFP)
par Hélène Devynck, Journaliste
publié le 11 décembre 2023 à 14h18

«Comment va-t-il aujourd’hui ?» La question est adressée au producteur Jean-Louis Livi, ancien agent et ami de Gérard Depardieu à l’issue du reportage de Complément d’enquête consacré à l’acteur. La victimisation des agresseurs est un poncif aussi éculé que la culpabilisation des victimes. L’ami de la star saisit la perche qu’on lui tend : Gérard va «mal».

On vient de voir l’acteur en Corée du Nord cinq ans plus tôt : la vulgarité, les grossièretés, des grivoiseries rabelaisiennes, des paillardises gauloises face à des femmes interchangeables, réifiées, sans valeur, réduite à un sexe. Des scènes comme celles-ci, c’est un peu la marque de fabrique de Gérard Depardieu. Il arrive qu’il joigne le geste à la parole, selon les témoignages recueillis par Mediapart. Et tout le monde rigole. «C’est Gérard !»

«Un humour trop genré», ose Yann Moix qui accompagnait l’acteur en Corée du Nord. Quel est le genre qui se marre ? Lui qui rit et elles qui pleurent. Par ses sourires, l’environnement fait savoir à la femme harcelée que personn