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Depuis quand cohabiter c’est trahir ? par Raquel Garrido

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Pour l’ancienne députée, se mobiliser en faveur d’une cohabitation est un devoir éthique, susceptible de changer la vie de millions de personnes qui n’ont pas le luxe de patienter jusqu’à une victoire de la gauche à la présidentielle.

Paris, le 7 octobre 2025. Réunion des partis de gauche après la démission de Sébastien Lecornu. Marine Tondelier, Lucie Castets et Clémentine Autain (Denis Allard/Libération)
Par
Raquel Garrido, co-fondatrice de l’APRÈS
Publié le 10/10/2025 à 8h42

Depuis quinze mois, le président de la République refuse la défaite de son parti aux élections législatives ou du moins il refuse d’en tirer la seule conséquence concrète : la cohabitation.

Cohabiter n’est pas un vilain mot. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2022, la gauche et les écologistes n’ont cessé de créer les conditions de la cohabitation. On se souvient de la campagne de la Nupes «Elisez-moi Premier ministre», tournée vers l’hypothèse Mélenchon Premier ministre/Macron Président. En 2024 encore, le Nouveau Front populaire (NFP) avait évidemment l’objectif de gouverner. Neuf millions de personnes ont voté pour obtenir un gouvernement NFP. Accusé de n’avoir pas de candidat à Matignon, il a même proposé Lucie Castets, alors que la nomination du Premier ministre relève du pouvoir exclusif du Président.

Quinze mois plus tard, l’oligarchie française bloque encore l’accession de la gauche écologiste au pouvoir exécutif. Tournant le dos aux principes démocratiques, elle refuse tout bonnement l’augure d’un gouvernement qui lui ferait payer davantage d’impôts. Cette oligarchie, qui a doublé son