Les annonces faites le 1er février par le Premier ministre d’une mise en «pause» du plan Ecophyto de réduction de l’usage des produits phytosanitaires, de l’affaiblissement des réglementations environnementales sur la mise en jachère, sur le curage des cours d’eau et sur les retenues d’eau, ou de la mise sous tutelle des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) laissent incrédule. Elles s’inscrivent plus largement dans un détricotage en cours du verdissement des politiques agricoles de l’Union européenne. Comment imaginer que ces mesures disparates puissent résoudre les problèmes du monde paysan ? Le mal-être réel et persistant d’une majorité d’agriculteurs doit être résolu sans détricoter les objectifs de transition agroécologique.
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Des décisions en dépit des connaissances scientifiques
La production durable de nourriture, en quantité et en qualité, dépend du maintien de la fertilité des sols, de la gestion commune de l’eau, et, plus largement, du maintien d’écosystèmes fonctionnels. A l’inverse, le système agricole industriel et ses tendances les plus productivistes ne sont pas durables, notamment d’un point de vue climatique (l’agriculture française produit environ 20 % de nos émissions de gaz à effet de serre) et agroécologique (par son impact sur la biodiversité et des fonctions associées). L’objectif du plan Ecophyto est de renforcer la