Menu
Libération
TRIBUNE

Déserts médicaux : ce qui serait vraiment révolutionnaire serait d’apprendre à se passer de médecins

Article réservé aux abonnés
Empêcher la liberté d’installation ou imposer des jours de consultation dans les zones les moins dotées sont des solutions insatisfaisantes. Face au manque de praticiens, il faut repenser tout notre système de santé, en mobilisant les autres acteurs, estiment la directrice d’hôpital Emilie Bérard et le chercheur Emmanuel Vigneron.
Prendre des médecins ici pour les mettre là, cela veut dire les piquer ici pour les envoyer là. Ici, en 2024 dans une maison de santé de l'Indre. (Sébastien Pons/Hans Lucas pour Libération)
par Emilie Bérard, directrice d'hôpital et Emmanuel Vigneron, professeur émérite des universités, spécialiste de la santé
publié le 5 mai 2025 à 16h36

Sur les plateaux comme sur les réseaux, la lutte contre les déserts médicaux n’en finit pas de susciter des commentaires, preuve que l’avenir de notre système de santé nous concerne collectivement autant qu’il nous inquiète. Chacun s’interroge sur la pertinence de la loi récemment votée à l’Assemblée nationale, qui met fin à la liberté d’installation des médecins, ou à la contre-proposition gouvernementale de contraindre nos docteurs à pratiquer deux jours par mois dans les déserts médicaux. Nous entendions récemment sur un plateau de télévision que puisqu’on paye leurs études, on devrait les obliger à s’installer où on leur dit. Mais alors, cela devrait valoir pour tous, que l’on soi