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TRIBUNE

Déserts médicaux : former des infirmières pour assurer les soins de première ligne ?

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Testée dans le grand nord québécois, l’expérience a remporté un vif succès tant auprès des infirmières que des médecins. Qu’attendons-nous pour nous en inspirer ? s’interroge Céleste Fournier, maître de conférences à l’Ecole de management, Paris-Est.
La mutualisation des compétences du médecin et de l'infirmière permettrait de lutter contre la désertification médicale. Ici, lors d'une campagne de don du sang à Lyon, en mars. (Matthieu Delaty /Hans Lucas. AFP)
par Céleste Fournier, maître de conférences à l’IAE Paris-Est
publié le 2 juillet 2025 à 18h23

Le constat est sans appel : les trois quarts des départements ont vu leur densité médicale se détériorer ces dix dernières années, selon une enquête de l’UFC-Que choisir. En réponse, le ministère de la Santé a dévoilé, le 27 juin dernier, la cartographie des zones qui bénéficieront, à partir de septembre prochain, du soutien de généralistes envoyés en mission de solidarité jusqu’à deux jours par mois. Ces mesures ne suffiront cependant pas à combler les besoins.

Une plus forte régulation des installations semble souhaitable ainsi qu’une augmentation du nombre de médecins formés. Mais face à l’urgence, d’autres approches doivent aussi être envisagées. Et parfois, l’autre bout du monde a bien des choses à nous apprendre !

Nos recherches, menées dans la région arctique du Québec (le grand nord québécois), montrent comment des infirmières, formées de manière ad hoc, assurent dans les dispensaires répartis sur le territoire, les soins de première ligne, sans plateau technique et sans forcément de présence physique d’un médecin (1).

Une grande autonomie de pratique

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