Jamais, peut-être, autant qu’à notre époque la phrase attribuée à Bossuet, «Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes», n’a exprimé les contradictions et l’hypocrisie de nos politiques de santé. L’hôpital va mal, on le sait. Et, pour cause, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de réduire les lits d‘hospitalisation et de mettre les services de soin au régime sec. La médecine libérale ne se porte guère mieux depuis que nos gestionnaires de génie, avec la complicité corporatiste de praticiens craignant la concurrence, ont instauré un numerus clausus dont ils ont, les uns et les autres, du mal à corriger les effets désastreux.
Bref, tout cela est connu, et la rationalité logistique des chiffres s’est révélée là comme ailleurs une calamité. Face à cette débâcle sanitaire, sociale et psychologique, nous aurions pu espérer que les politiques en tirent quelques leçons, - au premier rang desquelles : le soin ne se réduit pas aux chiffres, les soignants ne sont pas des pions interchangeables que l’on déplace par souci d‘anesthésier les colères sociales.
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Il est déraisonnable de résoudre le problème des déserts médicaux en faisant prévaloir des solutions simplistes, en invitant ou mieux en obligeant les médecins nouvellement diplômés à s’y installer. Certes, le médecin de campagne de jadis était seul à devoir s’occuper de ses patients, mais il était seul avec les autres du village ou du quartier urbain. Autrefois un médecin pouvait ex